Le droit d’emmerder Dieu (2021)

« C’est à nous, et à nous seuls, de réfléchir, d’analyser et parfois de prendre des risques pour rester libres. Libre de s’engager et d’être ce que nous voulons. C’est à nous, et à personne d’autre, de trouver les mots, de les dire, de les écrire avec force, d’étouffer le bruit des couteaux dans nos gorges.
A nous de rire, de dessiner, d’aimer, de jouir de nos libertés, de vivre la tête haute, face à des fanatiques qui voudraient nous imposer leur monde de névroses et de frustrations – en coproduction avec des universitaires bourrés d’anglo-saxons, de militants aveugles, et d’intellectuels héritiers de ceux qui ont soutenu certains des pires dictateurs du XXe siècle, de Staline à Pol Pot. »
Ainsi plaide Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, lors du procès des attentats de janvier 2015. Procès historique, procès intellectuel, au cours duquel l’auteur retrace, avec puissance et talent, le parcours souterrain et idéologique du Mal. Chaque mot pèse. Chaque mot frappe. Ou apporter de la douceur. Evoquant les noms des défunts, des amis, leurs plumes, leurs pinceaux, leur distance ironique et tendre. Oui, la liberté d’expression est un combat, animé chaque jour par des gestes, des paroles, des échanges.
Face à la mort, la littérature nous tient : ce texte, bien plus qu’un plaidoyer, est l’éloge d’une vie libre, joyeuse et éclairée.